Doit-on éviter la proposition ou la faillite pour sauver son dossier de crédit?

Face à nos préoccupations concernant notre dossier de crédit, doit-on craindre la faillite ou la proposition comme solution à l'endettement? 

La peur des impacts d’une faillite sur le dossier de crédit est de loin la plus grande préoccupation des clients que nous rencontrons. En effet, la note d’une faillite (6 ans après la fin) ou d’une proposition (3 ans après la fin) en fait réfléchir plus d’un. Cette hésitation retarde la prise de décision qui, dans certains cas, est malheureusement inévitable.

La grande question est donc: La faillite ou la proposition sont-elles plus dommageables sur le dossier de crédit que le statu quo?

Importante étude aux États-Unis

La Federal Reserve de l’état de New York a publié une étude à ce sujet en 2015 pour évaluer les impacts d’importantes modifications apportées à leur loi sur la faillite 10 ans plus tôt. Ils ont ainsi voulu évaluer les impacts d’une faillite à trois égards: le pointage du dossier de crédit, l’accès au crédit et les recours hypothécaires.

Leur étude a porté sur la situation financière de 2,5 millions d’américains considérés comme «en situation de délinquance sur leurs paiements» ou «insolvables» et ce, sur une durée de 2 ans. En ayant accès aux données de leurs dossiers de crédit (sans possibilité d’identifier les personnes afin de protéger la confidentialité des dossiers), ils ont pu ainsi comparer comment les personnes ayant opté pour une proposition ou une faillite s’en sont sortis par rapport à ceux qui ont tenté de s’en sortir seuls.

Un meilleur dossier de crédit 

Ceux qui ont fait une proposition/faillite ont eu, durant les premiers mois après leur faillite, un pointage plus bas que les autres. Par contre, cette situation n’a été que passagère. Dans les faits, après seulement quelques mois, leur pointage dépassait celui des autres personnes surendettées. De plus, à partir de la fin de la faillite, s’est maintenu en moyenne de 40 à 80 points au-dessus du pointage de l’autre groupe. Or, ce pointage plus élevé s’est traduit par un meilleur accès au crédit. En effet, l’étude démontre que ceux s’étant sortis d’une faillite ont eu un taux d’acceptation de 15 points de pourcentage de plus que les autres. C’est un argument fort contre le statu quo lorsqu’on est confronté à une situation financière difficile.

Moins de risques de perdre sa maison 

Aux États-Unis, comme ici, une personne qui fait faillite a le droit, sous certaines conditions, de conserver sa maison. Or, dans l’étude, les gens en difficulté ont été plus nombreux à avoir perdu leur maison que ceux qui ont opté pour la faillite ou proposition. La raison est simple. Régler à rabais ses dettes de consommation laisse inévitablement une plus grande marge de manœuvre pour respecter ses paiements hypothécaires. Ces situations démontrent que la faillite ou la proposition sont parfois préférables comme solution, en dépit de l’impact à court ou moyen terme sur le dossier de crédit. 

Conclusion

Une personne aux prises avec des difficultés financières autres que passagères, ne devrait pas craindre la proposition ou la faillite . En effet, l’une ou l’autre peut constituer une porte de sortie tout à fait légitime et bénéfique à moyen terme. Ainsi, l’étude démontre que lorsque les problèmes financiers sont plus que passagers, prendre son courage à deux mains vaut mieux que de demeurer dans l’impasse.

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