Cas vécu – Un guide de survie financière avec la rentrée scolaire

Mère monoparentale de 2 enfants dont l’aîné entre au secondaire, Myriam a beaucoup de dépenses en cette rentrée scolaire. Disposant de peu de marge de manœuvre, elle se demande comment elle pourra arriver à joindre les 2 bouts. La réponse? Un budget!

Le budget est la meilleure façon de faire le point sur sa situation, de savoir où va notre argent et où il faudrait serrer davantage les cordons de la bourse. Même si cet exercice semble très simple à première vue, il comporte aussi quelques difficultés. Ne sachant trop par où commencer, Myriam a décidé de contacter un spécialiste en insolvabilité par internet, et a ainsi pu obtenir plusieurs bons conseils.

Combien dépensez-vous?

Les postes de dépenses fixes (paiements hypothécaires ou loyer, taxes, prêt-auto, assurances, remboursements sur les dettes, télécommunications, etc.) sont les plus faciles à établir. Là où ça se corse, c’est lorsqu’il faut évaluer les dépenses variables: nourriture, vêtement, cadeaux, argent de poche, loisirs, vacances. «Lorsque nous préparons un budget pour un client, nous nous basons sur des estimations de ce que devrait coûter la nourriture et les vêtements, en fonction de la situation familiale. Bien sûr, le montant réel varie d’une famille à l’autre.»

«Pour Myriam et ses 2 enfants, par exemple, nous avons prévu un montant de 180$ par semaine pour la nourriture et une moyenne de 1600$ par année pour les vêtements», détaille Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité, président de Jean Fortin et Associés.

Pour vous aider, utilisez les logiciels gratuits proposés sur les sites des institutions financières, ou encore celui-ci: budgetenligne.ca. Ils feront les calculs pour vous et proposent également une liste de dépenses, ce qui vous évitera d’en oublier.

Que faire en cas de déficit?

Un budget prend du temps avant d’être finalisé, il doit souvent être ajusté, surtout concernant les dépenses variables. Si certaines sont essentielles, comme la nourriture et les vêtements, d’autres (vacances, loisirs, etc.) ne le sont pas. Et même du côté des dépenses incontournables, il arrive qu’elles puissent être retardées. «Ainsi, Myriam pourrait repousser l’achat de vêtements pour elle-même le temps qu’elle ait fini d’absorber les coûts reliés à la rentrée», conseille Pierre Fortin.

Une fois les besoins de base comblés, on peut alors réserver des montants pour les dépenses non essentielles. Mais lorsqu’on fait face à un déficit, c’est du côté de celles-ci qu’il faudra couper: la bouteille de vin du samedi soir, le cinéma, le restaurant, le café latte au boulot, etc. Il est souvent plus facile de réduire plusieurs petites dépenses que d’en couper une seule plus importante. «C’est comme un régime amaigrissant: si on est trop ambitieux au départ, on risque de ne pas tenir sur le long terme», mentionne Pierre Fortin.

Est-on dans la bonne direction?

Mettez ensuite votre budget à l’épreuve, car la seule façon de savoir s’il tient la route, c’est de vivre avec! Notez toutes vos dépenses variables (épicerie, repas au travail, essence, etc.) sur une période d’au moins 2 mois. Plus la période est longue et plus le portrait sera réaliste.

Ensuite, comparez les résultats avec vos estimations préliminaires. Si cela ne concorde pas, changez vos habitudes et révisez vos dépenses à la baisse.

Pour sa part, Myriam aura des défis au cours des mois à venir pour absorber les frais reliés à la rentrée scolaire. Avec le temps des Fêtes et les vacances d’été, c’est la période de l’année ou les dépenses variables sont les plus importantes. D’où la nécessité de les planifier en mettant de l’argent de côté.

De plus, elle avait pour projet de remplacer sa voiture dont elle vient tout juste de terminer les paiements. «Nous lui avons plutôt conseillé de conserver son véhicule pendant au moins 2 ans. Les frais de réparation qui devront être budgétés seront moindres que les 400$ par mois qu’elle devrait débourser pour une voiture neuve», indique Pierre Fortin.

CONSEILS
  • Le budget, c’est l’oxygène de vos finances. Grâce à lui, vous ne serez pas étouffé par le surendettement.
    Les gens ont tendance à sous-estimer les dépenses variables et à en oublier. Ne vous mentez pas à vous-même, car la réalité finira par vous rattraper.
  • N’oubliez pas le poste «Épargne» dans votre budget. On recommande d’économiser une somme représentant 10% de son revenu net. Si c’est impossible, commencez par de petits montants prélevés automatiquement sur chaque paye.

**Le nom des personnes a été changé afin de préserver leur anonymat.**