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Cas vécu – Des travaux au chalet minent ses finances

Fonctionnaire municipal, Pierre-André, 56 ans, envisage de prendre sa retraite dans environ 5 ans. En prévision de cette nouvelle étape de sa vie, il a acheté une terre à bois sur laquelle se trouve un camp rustique. Il compte faire de ce dernier un confortable chalet 4 saisons. Mais rien ne va se dérouler comme prévu.
 

Paul-André a mis la main sur une vaste terre en Mauricie, pour la somme de 45 000$, financée par son institution financière. Il pense avoir fait une bonne affaire et compte rénover le camp rustique à son rythme afin de le rendre habitable toute l’année. Il se voit déjà profiter de sa paisible propriété de campagne durant sa retraite et a acheté au printemps pour 15 000$ de matériaux afin de lancer les travaux dès que la température le permettra.

Un mauvais départ

Manque de chance, plusieurs imprévus sont venus refroidir ses ardeurs. Tout d’abord, le printemps tardif l’a empêché de se rendre sur sa terre durant plusieurs semaines. Jusqu’à la mi-juin, les routes sont demeurées impraticables, faute d’entretien, et par conséquent il n’a pas pu mettre ses plans à exécution. Comble de malheur, son médecin lui a diagnostiqué récemment une angine de poitrine et lui a recommandé de limiter les efforts physiques.

«Avec toutes ces dépenses, Pierre-André n’a aucune marge de manœuvre financière. Il se demande s’il ne devrait pas tenter de vendre le chalet dans son état actuel. Or, les matériaux ont été livrés et partiellement utilisés, mais les travaux sont encore loin d’être terminés», souligne Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité, président de Jean Fortin et Associés. Le futur retraité est allé consulter la firme de syndic pour savoir de quelle façon il pourrait se sortir de ce mauvais pas.

«Qui d’entre nous n’a pas déjà réalisé un projet de rénovation important sans dépasser son budget? L’autre problème est que pour faire des rénovations, il faut généralement commencer par démolir. C’est ce qui est arrivé avec le chalet de Paul-André», souligne Pierre Fortin.

Une solution sur mesure

Le futur retraité se retrouve donc dans une fâcheuse position: même s’il voulait abandonner son projet, il lui sera très difficile de vendre le chalet puisque les rénovations sont restées en plan.

Le syndic se fait toutefois rassurant, indiquant que, bien souvent, la solution n’est pas aussi drastique qu’on pourrait l’imaginer. Dans le cas de Paul-André, en plus de 15 000$ d’achat de matériaux, il a également 8500$ de dettes sur ses cartes de crédit. «Il a toutefois encore quelques années devant lui pour redresser la situation avant que l’inévitable baisse de revenus qui suivra la retraite ne survienne», mentionne Pierre Fortin.

Après avoir pris en compte le salaire de Paul-André, la valeur du chalet dans son état actuel — c’est-à-dire avec des travaux inachevés — et la valeur de matériaux restants et utilisés, le syndic a déposé une proposition de consommateur d’un montant de 13 500$, payables aux créanciers à raison de 60 versements de 225$, sans intérêts. «Ce remboursement respecte son budget, il peut conserver le chalet tout en ayant la possibilité de terminer les travaux progressivement et à son rythme», souligne Pierre Fortin. Ainsi, Paul-André sera débarrassé de toutes ses dettes avant sa retraite.

CONSEILS
  • Dans le cadre d’une proposition de consommateur, le syndic calcule le montant qui pourrait être offert aux créanciers en se basant sur ce que ces derniers pourraient espérer recevoir si la personne était contrainte à faire faillite. Les créanciers seront généralement portés à accepter une offre de règlement, même pour un montant inférieur aux dettes totales, si elle permet de récupérer plus d’argent qu’une faillite.
  • Le succès d’une proposition de consommateur repose sur une solution où le client et les créanciers sont mutuellement gagnants: d’un côté, le client réduit ses paiements mensuels à un montant qu’il peut se permettre, tout en évitant la faillite, et de l’autre côté, les créanciers reçoivent un montant supérieur à ce qu’ils auraient eu dans le cadre d’une faillite.

**Le nom des personnes a été changé afin de préserver leur anonymat.**