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Cas vécu – Comment gérer ses dettes à l’approche de la retraite?

Lorsque la retraite arrive, nos dépenses sont moindres mais les revenus aussi. Idéalement, il faut y arriver avec le moins de dettes possibles.

  

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Situation initiale

Lise et Jacques ont respectivement 60 et 63 ans. Suite à une aventure en affaires qui a mal tourné en 2017, ils ont dû vendre leur maison et s’endetter un peu pour s’en sortir. Ils sont à loyer depuis et ils ont retrouvé un certain équilibre. Ils ont néanmoins encore une dette envers le gouvernement pour des taxes de ventes impayées dans leur commerce pour un montant de 25 000$ qu’ils doivent rembourser à raison de 1200$ par mois selon une entente prise avec le gouvernement, en plus de leurs 2 cartes de crédit qui totalisent 12 500$.

Les enjeux

Leurs 2 salaires suffisaient à maintenir cet équilibre précaire jusqu’à ce que des maux de dos chroniques obligent Lise à abandonner son emploi. Avec ce manque à gagner, ils sont maintenant dans l’impossibilité d’assumer les paiements mensuels de 1575$ pour leurs dettes. Cette situation les inquiète beaucoup surtout que Jacques doit prendre sa retraite dans 2 ans. Ils ont des REER pour un montant de 68 000$, ce qui leur accordera un revenu de retraite d’appoint acceptable pour 2 personnes mais pas exagéré.

Ils ont pensé rembourser toutes leurs dettes avec leurs REER mais même si Jacques travaille jusqu’à 70 ans, il n’aura jamais assez de temps pour «se refaire».

Solution proposée

Il n’y a pas de «bons moments» pour vivre des problèmes financiers mais il y en a certainement des moins bons. Plus l’âge avance, plus on est à risque car notre capacité à maintenir nos revenus et à se faire un coussin à nouveau est plus limité. Lors d’une demande de prêt, il est aussi plus difficile de convaincre son institution financière qu’on sera en mesure de les rembourser sur un terme de 5 ans. En effet, comme dans bien des cas, Jacques n’a pas le choix de prendre sa retraite dans 2 ans et même s’il se trouve un autre emploi, celui-ci risque de ne pas être aussi payant que l’emploi actuel. Et c’est sans compter les surprises que la vie nous réserve côté santé.

À l’issue de l’analyse financière, voici ce qui en ressort:

Consolidation de dettes:

D’entrée de jeu, avec l’arrêt de travail de Lise et la baisse de revenus qui accompagnera la retraite de Jacques dans 2 ans, ils ne seront pas éligibles à une consolidation de dettes. De plus, un prêt de consolidation pour le montant des dettes représenterait un paiement mensuel de 835$ sur 5 ans, ce qui sera impossible à rencontrer à l’arrivée de la retraite. 

Nouvelle entente avec le gouvernement:

Dès l’arrêt de travail de Lise, le couple a essayé de prolonger le délai de remboursement du 20 000$ mais sans succès. La solution proposée par le créancier passait alors par l’encaissement d’une partie de leurs REER. Pour obtenir une somme nette de 25 000 $, il aurait fallu encaisser un montant d’environ 40 000$. Déjà que le montant actuel de leurs REER peinera à combler leurs revenus de retraite, le fait d’en retirer plus de la moitié pour rembourser seulement une partie des dettes leur était inconcevable.

Proposition de consommateur:

Il s’agit d’une offre qui est soumise aux créanciers et qui présente plusieurs avantages lorsqu’elle est faite dans le cadre de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité. En effet, on bénéficie d’une protection contre la saisie de tout actif (incluant le REER qui devient alors automatiquement insaisissable), des meubles, d’un compte bancaire et salaire et ce, même pour un créancier tel que le gouvernement. De plus, aucun frais d’intérêts ne peut être chargé sur ces dettes.

Résultat:

Devant l’évidence qu’un refus d’une offre raisonnable mènerait le couple à la faillite et à l’absence d’actifs saisissables, les créanciers ont accepté une offre à 12 000$ payable à raison de 60 versements de 200$. 

Conclusion

À l’approche de la retraite, l’élimination des dettes devrait se faire le plus rapidement possible. Sinon, plus on approche de la date ultime où les revenus chuteront, moins on aura de marge de manœuvre dans notre budget pour des solutions telle que la proposition. De plus, avec l’âge, le fardeau financier que représentent les dettes peut devenir beaucoup plus lourd à supporter et les risques de découragement, d’anxiété et de stress sont bien souvent plus grands que lorsqu’on est dans la quarantaine.

Les problèmes financiers ont tendance à brouiller notre vision et à nous rendre plus pessimistes. De plus, les gens à qui on peut confier une situation aussi personnelle sont rares, d’où l’importance de demander conseil. On peut parfois être surpris des résultats. C’est le cas de Lise et Jacques.

**Le nom des personnes a été changé afin de préserver leur anonymat.**